Communiqué sur les annonces du président MACRON faites le lundi 10 décembre 2018

Communiqué sur les annonces du président MACRON faites le lundi 10 décembre 2018

12 décembre 2018 Communiqué 0

➢ Je suis pour le rétablissement de l’ordre républicain :

Tout d’abord, rien ne justifie violences et saccages commis encore samedi dernier, en particulier à
Paris. Notre République doit les condamner avec la plus grande fermeté.
Dans le contexte marqué par un risque terroriste avéré comme les évènements de Strasbourg nous
l’ont douloureusement rappelé ce mardi, nous avons besoin que nos forces de l’ordre soient
mobilisées pour assurer notre protection au quotidien.

 

➢ Je suis favorable aux mesures qui vont dans le bon sens :

✓ La suppression des hausses de taxes (essence, fioul domestique, gazole non routier…).
Espérons que cela concernera non seulement l’année 2019 mais aussi le reste du
quinquennat.
Dommage que le président de la République n’ait pas pris la mesure plus tôt du ras-le-bol
fiscal. Ce n’est pas faute de l’avoir alerté mais le gouvernement est resté sourd. La goutte
d’essence a fait tout déborder, le comportement du président de la République a aussi
été un combustible à la colère. Tant mieux s’il a un peu compris que les Français n’avaient
pas apprécié l’arrogance, les petites phrases.

✓ La défiscalisation des heures supplémentaires. Nous le réclamions depuis sa suppression
en 2012. Cela concernera plus de 9 millions de personnes.
Il reste à « désocialiser » aussi les heures supplémentaires de la CSG pour revenir à la
plénitude du dispositif pratiqué sous le quinquennat Sarkozy, ce serait alors une
désocialisation complète.
L’amélioration immédiatement perceptible de ces mesures sera toute relative avec la
mise en place du prélèvement à la source, diminuant le salaire net perçu par le salarié.

 

➢ D’autres mesures semblent positives mais sont à nuancer selon moi. Les efforts réels ne
sont que partiels :

❖ L’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités dont la pension est comprise entre
1200 et 2000 euros par mois, par la création d’une tranche intermédiaire de CSG à 6,6%
pour près de la moitié des retraités qui paient actuellement le taux plein de 8,3%. Il
faudrait aussi préciser le plafonnement pour les couples.
Dommage que cette annulation de la hausse de la CSG ne concerne pas tous les retraités.
Les retraités vont surtout tous subir la désindexation par rapport à l’inflation. Les retraites
ne progresseront que de 0,3% l’an prochain alors qu’elles auraient dû être revalorisées
d’au moins 1,6%. Au total, cela représente 2,8 milliards en 2019 d’efforts demandés aux
retraités.

❖ Les « 100€ en plus » pour ceux au SMIC. En réalité, une partie était prévue et sera prise
en charge par l’entreprise. Le reste passera par une augmentation de la prime d’activité.
C’était programmé d’ici la fin du quinquennat mais c’est avancé. Dommage que ces
mesures ne bénéficieront pas à ceux qui perçoivent un revenu un peu supérieur au SMIC.
Précisons aussi que la prime d’activité ne rentre pas dans le calcul de la retraite.

❖ La prime de fin d’année va dépendre des employeurs. Elle est facultative. Cette mesure
ne pourra pas bénéficier à tous les salariés. En effet, les Très Petites Entreprises ne
pourront pas toutes la verser.

 

➢ Je regrette l’absence d’autres mesures.

• Rien sur le financement des mesures. Même la contribution espérée des GAFA – évaluée
à 500 millions d’euros – sera bien insuffisante pour couvrir les 10 milliards annoncés. Qui
va payer ? Est-ce que ces mesures vont être financées par de la dette supplémentaire ?
Cela se traduira à terme par de l’impôt supplémentaire pour la financer ? Espérons que
cette pause fiscale finalement consentie ne soit pas le prélude à une augmentation plus
forte d’impôts demain.

• Rien pour accompagner les artisans et commerçants qui ont subi de plein fouet la crise.
De nombreuses entreprises ont déployé du chômage partiel. De premières évaluations
chiffrent à 0,2 point de PIB l’impact du mouvement. Espérons une reprise de l’activité
commerciale au plus vite.

• Rien pour de nombreux foyers des classes moyennes qui restent sur le « carreau », rien
pour les professions libérales, rien pour les agriculteurs. Ils ne verront pas leur pouvoir
d’achat augmenter. Pire le prélèvement à la source diminuera le salaire net perçu à partir
de janvier. Les classes moyennes sont encore les oubliées.

• Rien sur les fractures territoriales. La mesure symbolique de l’abandon des 80 km/h était
pourtant attendue, le président parlant même vendredi dernier d’une « connerie ».
• Rien sur l’attente de nombreux « gilets jaunes » à l’assouplissement des conditions pour
mettre en œuvre un referendum d’initiative citoyenne (par l’abaissement du seuil).

• Rien non plus sur la demande légitime de pouvoir réussir à vivre de leur travail. La réponse
apportée n’est pas structurellement adéquate : un complément donné par l’Etat, qui ne
participe pas au financement de la retraite.

 

L’allocution du Président de la République signe l’aveu de 18 mois d’échecs sur le fond et sur la
forme de la politique menée par le gouvernement et la majorité EN MARCHE-MODEM. Il a enfin
reculé sur des mesures que nous dénoncions depuis des mois comme la hausse de la CSG et la
hausse des taxes. Il a enfin repris des propositions que nous avions émises comme la défiscalisation
des heures supplémentaires. La réponse apportée va dans le bon sens mais semble insuffisante sur
le long terme.

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