Commission des affaires sociales – Audition conjointe de Mme Annie Prévot, directrice de l’Agence du numérique en santé, et de Mme Laura Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé, sur les mutations de notre système de santé

Commission des affaires sociales – Audition conjointe de Mme Annie Prévot, directrice de l’Agence du numérique en santé, et de Mme Laura Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé, sur les mutations de notre système de santé

16 février 2022 Commission - santé 0

Retrouvez ci-dessous la vidéo de mon intervention et la réponse apportée.

« Merci Madame la Présidente,

Madame la Directrice de l’Agence du numérique en santé,

Madame la déléguée ministérielle au numérique en santé,

En écho à votre présentation qui se veut très positive, je veux aborder de manière concrète l’enjeu du déploiement des innovations car il y a un risque que la ruche ne donne pas toujours du miel.

Au Centre Hospitalier de Lunéville se développent des innovations numériques prometteuses en santé. Ainsi une équipe de professionnels de santé-chercheurs en e-santé a développé une application pour rendre le médicament accessible à tous. Il s’agit de PILMIX qui rend accessible et compréhensible les informations sur les médicaments pour les patients, entièrement gratuit pour eux, s’appuyant sur une dictionnaire de littérature en santé. PILMIX PRO est le pendant pour les professionnels de santé.

Deux questions à ce sujet.

Comment cette application simple, rapide et efficace pourrait se faire connaître au plus grand nombre ? Il s’agit de sécuriser le patient.

PILMIX informe les patients sur ses médicaments, le patient n’a pas besoin de transférer ses informations directement dans le dossier médical. Le catalogue « mon espace santé » référence des solutions. Le processus de référencement impose l’interopérabilité aux solutions. Comment référencer des solutions qui informent les patients et qui n’ont pas besoin par nature d’être intéropérable ?

Deuxième innovation portée par le Centre Hospitalier de Lunéville, le dispositif MEDISIS qui vise à développer un parcours innovant dédié à la prise en charge médicamenteuse du patient pour assurer leur sécurité. Retenu dans le cadre de l’article 51, cette expérimentation tend à un véritable accompagnement thérapeutique du patient dès son admission à l’hôpital, à sa sortie en associant la médecine de ville.

Ce partage d’informations thérapeutiques du patient se complexifie lorsque le parcours du patient se traduit par une succession d’établissements hospitaliers. Sur 10379 patients pris en charge, 22706 erreurs médicamenteuses ont été interceptées grâce à cet accompagnement thérapeutique. C’est autant de réhospitalisations qui sont évitées.

L’expérimentation est en cours. Une équipe d’experts s’est formée. Un énorme investissement. A l’issue de cette période d’expérimentation, comment éviter une rupture ? Comment préparez-vous le déploiement de ces bonnes pratiques ? Comment oeuvrez-vous de concert pour imaginer un modèle perenne de financement par exemple de ces séances d’accompagnement thérapeutique réalisées par les pharmaciens d’officine car ces séances sont chronophages mais permettent d’éviter des erreurs médicamenteuses et avec elles de réhospitalisations, synonymes de coûts pour l’assurance maladie ?

Il s’agit vraiment de sécuriser, de valoriser cet accompagnement thérapeutique mais de valoriser les acteurs humains de la santé sinon toute cette belle présentation sera bien déconnectée du terrain, de ses acteurs, des patients. Je pense vraiment que l’humain est la clef de réussite de la proximité. Cela passe par la valorisation des acteurs de la sécurisation de terrain. »

 

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