Mortalité infantile
Retrouvez mon intervention en commission des affaires sociales le mercredi 20 décembre 2023 à l’occasion de l’examen de la présentation du rapport de la mission « flash » sur la mortalité infantile.
« Merci Madame la Présidente.
Madame et Monsieur les rapporteurs, je vous remercie pour la qualité de votre rapport. Je connais la préoccupation de Philippe JUVIN sur la hausse de la mortalité infantile en France puisqu’il a insisté à raison pour qu’une mission flash puisse être menée par notre commission. Merci à lui pour son engagement.
Le fléau est réel avec 2900 décès en 2022 d’enfants de moins d’un an. Le décès d’un enfant est toujours un terrible drame pour la famille et la société.
Vos constats doivent nous alerter.
Le défi est de taille et doit nous mobiliser pour agir : nous pourrions éviter près de 1200.
Alors quels sont les facteurs d’évitabilité des décès ? Il faudrait analyser précisément les causes, les comprendre afin d’en prévenir les déterminants.
Vous préconisez de créer un registre national des naissances, permettant d’apparier les différentes sources de données et de lier l’histoire des mères à celle de leur nouveau-né. Pour la création d’un tel registre, y-a-t’il besoin de légiférer ou l’administration peut le mettre en œuvre dès demain ?
75% des décès concerne la mortalité néonatale, c’est-à-dire dans les six premiers jours de l’enfant. Des disparités territoriales existent, la mortalité pouvant doubler d’un département à l’autre.
Vous avez reconnu ne pas avoir de données sur le lien entre la mortalité infantile et l’éloignement entre le domicile et la maternité pouvant augmenter le nombre d’accouchement extrahospitalier.
Vous préconisez d’améliorer la répartition interégionale des lits de réanimation. Or, un récent rapport de l’académie de médecine sur les maternités tend à concentrer les moyens humains. N’est-ce pas contradictoire ? Comment conjuguer recherche de la sécurité pour les mères comme pour les enfants avec un accès en proximité à la réanimation néonatale ?
Enfin, votre proposition n°9 consiste à sanctuariser les budgets attribués aux protections maternelles et infantiles (PMI) des territoires les plus touchés par la mortalité infantile, dont certaines ont vu leurs ressources diminuer de manière significative ces dernières années. Or, les PMI relèvent des conseils départementaux. Comment concrètement cela pourrait se traduire ? Par des dotations dédiées par l’État pondérées par les données territorialisées ? »