AUDITION de la Ministre des Armées, Florence PARLY, en commission de la défense
Ma QUESTION :
« Madame la Ministre,
Vous avez évoqué l’actualité estivale concernant la Corée du Nord.
Pyongyang a réalisé le dimanche 3 septembre son sixième essai nucléaire. Il pourrait s’agir d’une bombe thermonucléaire.
La Corée du Nord avait signé le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 1985 pour en sortir en 2003. Elle a signé plusieurs fois des accords promettant le démantèlement de son programme nucléaire, accords jamais respectés.
Depuis un an et demi, la course aux armements et la guerre des mots, en particulier avec les Etats-Unis, s’accélèrent, encore ces derniers jours. L’Europe se retrouve désormais – vous l’avez dit – à portée de tir des missiles coréens.
Or la Corée du Nord, certes la plus menaçante à l’heure actuelle, n’est pas le seul pays à détenir un arsenal nucléaire en dehors des cinq Etats initiateurs du TNP en 1968.
Plusieurs questions se posent :
Quelles sont les possibilités offertes pour contrôler ceux qui ne respectent pas le traité ou ceux qui en sont sortis et qui violent ainsi le droit international ?
Doit-on faire évoluer le TNP qui est débordé d’une part et non respecté d’autre part ?
Le Président de la République a appelé la communauté internationale à la plus grande fermeté mais que met-on derrière ces mots sachant que les sanctions prises par l’ONU à l’encontre de la Corée du Nord sont restées sans effet ?
Et enfin quel rôle joue ou peut jouer la France en matière de non-prolifération nucléaire ? »
La RÉPONSE de la Ministre :
« Nous disposons d’une agence, l’AEIA, dont le rôle essentiel est la vérification des engagements par ceux qui ont signé le traité, comme l’Iran.
Le problème, c’est que l’AEIA n’a pas accès à la Corée du Nord.
Des sanctions nouvelles ont été prises lors de l’AG de l’ONU mais il ne suffit pas d’édicter des sanctions.
Un motif d’espoir sur ce sujet désespérant : la Chine et la Russie ont voté les sanctions. On observe une prise de conscience de ces deux nations dans le respect des sanctions.
Ces sanctions sont indispensables.
C’est un sujet de préoccupation désormais pour la Chine.
L’UE sera aussi amenée à prendre des sanctions. La France souhaite y jouer un rôle important.
Il faut un régime de sanctions sévères et efficaces.
L’idée est d’aboutir à une discussion et une négociation avec la Corée du Nord.
Force est de constater qu’on en est loin. »