Bioéthique – débat sur l’allègement de l’encadrement de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires humaines
« L’article 14 vise à distinguer subtilement les recherches sur les embryons humains et les recherches sur les cellules souches embryonnaires, comme si le législateur allait oublier que ces dernières émanent des embryons humains et que leur prélèvement en provoque la destruction. Pourquoi, madame la ministre, vouloir assouplir et faciliter la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines en passant du régime actuel d’autorisation encadrée à une simple déclaration à l’Agence de la biomédecine ? C’est aller vers du moins-disant éthique.
Alors que vos convictions écologiques, le principe de précaution vous conduisent à renforcer la réglementation pour protéger la nature, l’environnement, ici, inversement, vous simplifiez, allégez les procédures concernant les éléments les plus identifiants du corps humain. Tout à votre transition écologique, vous en oubliez le respect dû à la dignité humaine.
À l’occasion de chaque révision de la loi relative à la bioéthique, certains chercheurs annoncent des résultats spectaculaires et à portée de main. Ces promesses ont poussé le Parlement à autoriser, en 2004, des dérogations de recherche avec un moratoire de cinq ans, puis à autoriser, en 2011, la recherche sur l’embryon et ses cellules souches. Or, quinze ans plus tard, aucune application concrète n’a été constatée après ces annonces. Même dans les pays où l’encadrement est moins strict, comme le Royaume-Uni qui mène des études puis bientôt trente ans, ces recherches n’ont pas apporté de réelles percées thérapeutiques ou scientifiques.
Pourquoi, madame la ministre, ne pas en revenir aux principes fondateurs de la bioéthique à la française, respectueux de la dignité de l’embryon humain ?»