Questions sur les errements de Parcoursup et les difficultés de l’enseignement supérieur
Retrouvez ci-dessous la vidéo de ma question à la Ministre de l’enseignement supérieur au sujet de Parcoursup, notamment les abandons croissants des étudiants en instituts de formation en soins infirmiers, à l’occasion de la semaine de contrôle du gouvernement par le Parlement lors de la séance du mardi 4 avril 2023 dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.
« Madame la Présidente, Madame la Ministre, Mes chers collègues,
Je souhaite attirer votre attention sur l’inadéquation des nouveaux critères utilisés, dans le cadre de la plateforme Parcoursup, pour sélectionner les futurs élèves en institut de formation en soins infirmiers que l’on appelle plus couramment les « IFSI ».
Comme vous le savez, la combinaison de la loi du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (dite « loi ORE ») et des principes internes de fonctionnement de Parcoursup ont profondément modifié les modalités générales de sélection dans l’enseignement supérieur.
Cependant, dans le cas spécifique des IFSI, ces changements ont été davantage marqués encore. En effet, le traditionnel concours d’entrée qui prévalait jusqu’alors a été supprimé par l’arrêté du 13 décembre 2018 modifiant l’arrêté du 31 juillet 2009 relatif au diplôme d’État d’infirmier. Désormais, la sélection a lieu après inscription via la plateforme Parcoursup pour les candidats titulaires du baccalauréat ou de son équivalent.
Or, malgré un nombre record de candidatures, les IFSI sont confrontés à un nombre croissant d’abandons, ce qui est un fait particulièrement inquiétant face à la pénurie de soignants que nous connaissons actuellement.
À titre d’exemple, en 2019 dans la région Grand Est si 2717 étudiants ont intégré un IFSI, ils ne sont que 1984 à avoir été diplômés en 2022. Autrement dit le taux de non-diplomation s’élève à presque 27%. Les causes de ces échecs sont évidemment diverses (arrêts de formation, suspension de formation ou encore redoublements) mais n’en démontrent pas moins de sévères lacunes dans la sélection initiale des étudiants, parfois bien éloignés de leur région d’origine.
Le Grand Est ne semble d’ailleurs pas être un cas isolé puisque le Ministère de la Santé a évoqué en janvier 2023 un taux d’abandon des étudiants infirmiers à hauteur de 13% seulement deux mois après la rentrée.
Il nous faut donc constater que la nouvelle méthode de sélection est inadaptée.
Dès lors, fort de ces éléments et constatant chaque jour davantage l’urgence de former de nouveaux infirmiers, je viens vous demander si le Gouvernement entend réinstaurer le concours d’entrée aux IFSI afin de limiter ces abandons. »