Communiqué – Suspension de la réforme des retraites : un coût certain, aucune solution durable

Communiqué – Suspension de la réforme des retraites : un coût certain, aucune solution durable

14 novembre 2025 Communiqué PLFSS pour 2026 0

Cette semaine, les députés ont examiné en séance publique, en première lecture, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, dont Thibault Bazin a l’honneur d’être rapporteur général.

L’article 45 bis, introduit par lettre rectificative, prévoit de suspendre la mise en œuvre de la réforme des retraites de 2023, en décalant dans le temps l’augmentation de l’âge légal pour les générations nées entre 1964 et 1968.

Thibault Bazin a alerté sur les conséquences financières majeures d’une telle mesure car cette suspension entraînera :

un coût direct pour la branche vieillesse, estimé à 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, voire 400 millions et 1,8 milliard si l’on inclut les départs anticipés ;
un manque à gagner en cotisations sociales, fragilisant notamment la branche maladie ;
un coût fiscal supplémentaire pour les finances publiques, en raison d’une baisse de l’impôt sur le revenu liée aux départs plus précoces.

Le rapporteur général a également dénoncé l’absence de solutions de financement crédibles. Il n’est pas envisageable d’augmenter la taxe sur les complémentaires, ce qui pénaliserait les assurés, ni de sous-indexer davantage les pensions. Le durcissement de l’épargne populaire ne constitue pas une réponse structurelle.

Pour Thibault Bazin, cet article repose sur une illusion dangereuse : celle qu’il serait possible de réformer sans travailler davantage. Or, comme il l’avait déjà affirmé en 2023, le redressement des comptes sociaux et des finances publiques passe avant tout par la valorisation du travail et l’augmentation du taux d’emploi, seuls leviers réellement durables pour garantir l’avenir du système de retraite. Les taux d’emploi et de natalité sont les deux piliers de la pérennité du modèle par répartition : sans eux, toutes les mesures paramétriques restent vaines.

Enfin, Thibault Bazin rappelle la ligne claire qu’il défend, avec le groupe Droite républicaine : aucune hausse d’impôt injuste ne doit venir compenser l’absence de vraies économies sur les dépenses indues ou inutiles. Ce n’est pas aux Français qui travaillent et ont travaillé de payer pour l’absence de réformes structurelles.

Thibault Bazin s’est donc abstenu de voter sur cet article : sans budget, le pays perdra en points de croissance, de la masse salariale et de l’investissement. Or 0,1 point de masse salariale représente 150 millions d’euros de perte pour le régime des retraites.

« Paradoxalement, ce qui coûterait le plus cher au système des retraites, ce serait le chaos économique. S’il y a un prix à payer pour l’éviter, sans dire pour autant que nous sommes à prêt à y consentir gaiement, il faut prendre la mesure des menaces encore plus forte qui pèsent sur le pays. »

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