APPEL AU GOUVERNEMENT POUR ÉVITER UNE SEMAINE CHAOTIQUE SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE de Véronique Louwagie que j’ai co-signé avec de nombreux collègues
« L’épidémie de Coronavirus plonge notre pays dans une crise sans précédent.
La crise est d’abord sanitaire, alors que tant de vies sont en jeu.
Nous voulons saluer le travail et le dévouement exemplaire de l’ensemble du personnel soignant.
Nous voulons saluer tous les Français qui se mobilisent pour recenser, fabriquer des masques et du gel hydroalcoolique.
Mais, la crise est aussi économique.
Pour y faire face, le Gouvernement a proposé au Parlement, deux textes en urgence contenant des dispositifs aménagés de chômage partiel, un fonds de solidarité, des mécanismes de garantie bancaire, des reports de charges sociales et fiscales et plusieurs mesures de suspension de paiement notamment de fluides ou de loyers.
A l’Assemblée nationale, le Projet de loi de finances rectificative (PLFR) a été voté jeudi 19 mars, à l’unanimité par tous les groupes, car tous les députés savent que l’Etat doit
engager de nouveaux moyens pour limiter les impacts économiques d’une crise à venir.
Aussi, notre appel doit être bien compris : il ne s’agit pas de rompre l’unité nationale, mais il nous apparaît indispensable que certains points puissent être rapidement clarifiés.
Déjà, lors des débats, certaines de nos questions n’ont pas reçu de réponses précises permettant aux entreprises de disposer d’un mode opératoire clair, limpide et sans ambiguïté.
Ainsi le flou qui se dessine depuis mardi 17 mars demeure et s’empire même.
Des informations divergentes voire contradictoires se succèdent et nos entreprises sont perdues.
Le président de la République lundi soir, demandait à l’ensemble des Français de respecter scrupuleusement les consignes de confinement, et ce, « quoi qu’il en coûte ».
Ainsi, certaines entreprises ne pouvant recourir au télétravail ont, dès mardi 17 mars, cessé leur activité, la considérant « non indispensable » et privilégiant le confinement maximum de leurs salariés.
De leur côté, les ministres du Travail, de l’Economie et des Finances, de l’Action et des comptes publics, de l’Intérieur, des Solidarités et de la Santé et le Premier ministre ont indiqué qu’aucune entreprise ne serait abandonnée à son sort.
Néanmoins, depuis, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a rappelé qu’« il est essentiel que le pays ne soit pas à l’arrêt ».
Il a également mentionné que le Gouvernement « voulait que l’activité économique se poursuive dans des conditions de sécurité sanitaire strictes ».
« Il n’y a pas de danger grave et imminent si les conditions sanitaires sont assurées », « j’invite tous les salariés des entreprises qui sont encore ouvertes, des activités qui sont indispensables au fonctionnement du pays, à se rendre sur leurs lieux de travail… dans des conditions de sécurité sanitaire maximales» ajoutait-il.
S’il n’est pas trop compliqué d’appliquer les barrières sanitaires dans certaines entreprises, notamment des entreprises de services, il est beaucoup plus difficile, voire impossible de mettre en œuvre les gestes barrières édictés par les autorités sanitaires dans d’autres.
Le flou doit cesser.
Les informations contradictoires ne peuvent se succéder, car il ne servirait à rien, que nous députés, votions à l’unanimité et en urgence, des mesures exceptionnelles si leur application n’est pas opérationnelle immédiatement.
Toutes les entreprises veulent prendre leur part dans le combat contre cette épidémie et ses conséquences, notamment économiques, mais elles ont besoin d’un discours clair.
Aussi, afin que les entreprises puissent débuter plus sereinement la semaine qui s’annonce, le Gouvernement doit clarifier ce week-end son discours et lever urgemment les ambiguïtés sur les points suivants :
Quelles sont les entreprises indispensables au fonctionnement du pays ?
Quelles sont les entreprises qui doivent, mais également qui peuvent travailler ?
Quelles sont les entreprises qui ouvrent droit au chômage partiel, et quelles en sont les conditions ?
Si nous voulons limiter les impacts économiques d’une crise certaine à venir, la semaine prochaine ne doit pas débuter dans le flou. »