A quand une loi grand âge ?

A quand une loi grand âge ?

26 octobre 2022 Hémicycle - handicap Hémicycle - santé 0

Retrouvez ci-dessous la vidéo de mon intervention dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale à l’occasion de la discussion de l’article 34 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023.

« Madame la Présidente,

Monsieur le Ministre,

Madame la rapporteur général,

Mes chers collègues,

Cet article 34 du PLFSS est représentatif de la philosophie dans laquelle vous avez construit ce projet de loi : des petits pas, qui certes vont dans le bon sens, mais une absence criante de vision politique à moyen et long terme face au vieillissement de notre pays.

En effet, personne ne s’opposera vraisemblablement à ce que les personnes éligibles à l’aide personnalisée à l’autonomie bénéficient de 2 heures de soutien dédiées à l’accompagnement et au lien social. Mais pour autant, cette mesure ne suffit pas à cacher l’absence d’une politique globale et réfléchie du grand âge. Cette absence que reflète si bien le renvoie aux calendes grecques de la loi grand âge, toujours promise et jamais déposée. Une telle loi serait pourtant si nécessaire.

Cette loi grand âge est nécessaire pour répondre à un défi humain. Appeler à l’amélioration de la prise en charge – soignante, mais pas seulement – des résidents d’Ehpad ne sera qu’un vœu pieu si les moyens humains nécessaires n’accompagnent pas ces évolutions. De l’avis unanime, les effectifs ne correspondent pas encore aux besoins, bien qu’améliorés ces dernières années.

Les EHPAD accueillent des personnes de plus en plus dépendantes qui nécessitent plus d’accompagnement, et donc plus de moyens humains, et donc plus de moyens budgétaires.

Cette loi grand âge est nécessaire pour répondre à un défi institutionnel. Il nous faut ouvrir le chantier d’une redéfinition des compétences des différents acteurs, notamment celles de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).

Par le biais des appels à projets qui se multiplient, nous risquons le déploiement d’une politique autonomie à 2 vitesses en fonction des territoires. Or il s’agit de la solidarité nationale.

Mais au-dessus de tout, Monsieur le ministre, il nous faut répondre à un défi d’humanité et de fraternité. Des attentes se sont exprimées clairement concernant un changement du modèle d’accompagnement, une prise en charge sanitaire et médico-sociale plus satisfaisante et plus humaine, une reconnaissance effective des droits et de la citoyenneté des personnes âgées, une prise en charge financière plus juste et solidaire qui protège notamment les plus modestes. Il vous faut les entendre avec la nécessité d’une approche globale pour une réponse cohérente car la question du grand âge ne peut pas être totalement déconnecté de la question de la pérennité de notre système de retraites. Tout est lié.

Monsieur le Ministre, la représentation nationale peut se rassembler pour une société plus humaine et plus fraternelle avec nos aînés, alors sous quel délai vous engagez-vous à nous présenter une loi grand âge ? »

 

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