PPL RN gratuité des parkings d’hôpitaux publics

Retrouvez ci-dessous la vidéo de mon intervention lors de la discussion générale en commission des affaires sociales le mercredi 22 octobre.

« Merci Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur,

J’ai lu avec attention votre proposition. Je crois que nos débats gagneraient à ne pas voir tout noir au tout blanc. Les sujets dont nous parlons sont souvent bien plus complexes, et permettez-moi de me concentrer ici sur le fond.

Il y a une question légitime : il ne faut pas que les parkings payants puissent nuire à l’accès aux soins. Une réponse doit être apportée, mais elle doit être la plus adaptée et la plus juste possible.

Je vois, pour ma part, plusieurs risques.

Le premier, c’est celui du stationnement qui ne profite pas réellement aux personnes venant à l’hôpital pour se faire soigner ou pour y travailler, mais qui sert à un stationnement extérieur. Est-ce qu’on lutte efficacement contre ce phénomène si tout devient gratuit ? C’est une première question.

Le second enjeu concerne les recettes des hôpitaux. Ces établissements ont dû réaliser des investissements importants pour offrir des conditions d’accueil et de stationnement satisfaisantes — proximité, accessibilité PMR, ascenseurs, signalétique, etc. Ces infrastructures ont un coût, et dans le contexte actuel où les hôpitaux ont une capacité d’investissement limitée, peut-on vraiment se priver de la possibilité de recourir à des opérateurs privés qui financent et entretiennent ces équipements ? C’est aussi une question essentielle.

Peut-être la bonne réponse consisterait-elle à encadrer, notamment par voie réglementaire, la taille minimale de la partie gratuite, et à définir les conditions d’une politique tarifaire équilibrée, offrant une large gamme de formules tenant compte des différents types de patients, de pathologies et des professionnels de santé concernés.

Ainsi, nous pourrions répondre à la fois à l’exigence d’un accès équitable aux soins et à celle du financement de ces infrastructures, qui sont coûteuses mais indispensables pour améliorer la qualité d’accueil.

Quelques chiffres pour terminer : sur les 32 CHU, 90 % ont introduit une tarification du stationnement, 60 % ont opté pour une gestion déléguée, et l’hôpital perçoit en moyenne 70 % du chiffre d’affaires de ces parkings. Voilà des données qu’il faut garder à l’esprit. La réponse à cette problématique est sans doute plus complexe que la solution que vous proposez ; je pense qu’il faut continuer à y travailler. »